Les syrphes

Ils n’'ont aucune pitié pour les pucerons !

Les syrphes sont souvent méconnus ou confondus avec les guêpes, les bourdons ou même les frelons.  Ils ont une place importante au jardin car ils sont d’une aide précieuse pour la protection des végétaux. Découvrez les différents rôles de ces insectes et apprenez à les accueillir dans votre jardin…


Astuce !
Malgré leur caractère inoffensif, les syrphes ressemblent aux guêpes, aux abeilles ou aux frelons ce qui rend méfiant les prédateurs comme les moineaux ou les pies. Quelle belle diversion !

Pourquoi s’intéresser aux syrphes?

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© D. Bringard / Biosphoto

Les larves de certaines espèces de syrphes font la guerre à toutes les espèces de pucerons (même les pucerons ailés !) car ce sont leur nourriture favorite. Elles comptent ainsi parmi les prédateurs de pucerons les plus efficaces, au même titre que les coccinelles, et sont donc essentielles dans la régulation de cette population de « ravageurs ». En les accueillant dans votre jardin, vous aurez donc de fortes chances de limiter l’invasion de pucerons !

Les larves de certaines espèces se nourrissent quant à elles de débris organiques ou de végétaux en décomposition. Les syrphes participent donc aussi au grand recyclage naturel !

Ils n’’ont aucune pitié pour les pucerons !

300 ! C’est le nombre de pucerons qu’une larve de syrphe peut tuer en une nuit. Elle se nourrit en moyenne de 30 à 40 pucerons par jour mais elle tue en réalité une quantité supérieure à ses besoins. Massacrer les pucerons, c’est dans sa nature !

Ils font aussi partie des pollinisateurs !

Au stade adulte, les syrphes jouent un second rôle essentiel : la pollinisation !

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© D. Bringard / Biosphoto

Les syrphes adultes se nourrissent du pollen et du nectar de très nombreuses fleurs tels que le coquelicot, le pissenlit, la menthe, la phacélie, la Carotte sauvage, l’Achillée millefeuille, le Bouton d’or, la chicorée ou la pâquerette. En volant de fleur en fleur sur de longues distances, ils répandent les grains de pollen et participent ainsi à la reproduction des végétaux au même titre que les abeilles ou les papillonsLa diminution des fleurs des champs et des plantes indésirables est une grave menace pour les syrphes comme pour tous les pollinisateurs qui peut avoir de lourdes conséquences sur la biodiversité et donc sur notre quotidien.

Qui sont-ils ?

Les syrphes, que l’on rencontre fréquemment au jardin comme Episyrphus balteatus, sont souvent confondus avec les guêpes de par leurs couleurs (jaune et noir) et leurs rayures. Néanmoins, ils sont généralement plus petits (entre 10 et 15 mm), plus fins, plus rapides et leur remarquable vol stationnaire les caractérise. Ils n’ont pas non plus une taille de guêpe. Ils sont présents dans nos jardins de février à novembre avec une pointe d’activité en juin et juillet. Les œufs sont pondus isolément ou par paquets, souvent directement dans une colonie de pucerons et donnent naissance aux larves, de couleur blanche ou vert translucide. Les syrphes hibernent rarement à l’état adulte mais plutôt à l’état larvaire. Dans tous les cas, ils hibernent dans des vieux bâtiments, des abris de rochers, une litière de feuilles, sur les faces inférieures de feuilles persistantes, dans les creux des écorces ou sous le feuillage épais du lierre et les adultes profitent du moindre rayon de soleil pour trouver de la nourriture ! Certains syrphes vivent cependant plutôt la nuit.

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© J. Bricout / Biosphoto

Comment favoriser les syrphes dans votre jardin ?

Les syrphes sont présents partout en France, il suffit simplement de favoriser leur environnement pour qu’ils réalisent leur cycle :

  • Comme beaucoup d’insectes, les syrphes sont victimes des pesticides. Les insecticides touchent directement les syrphes adulte, et en détruisant les pucerons, ils privent la larve de sa nourriture. Pour favoriser les syrphes au jardin, la première chose à faire est donc d’éviter d’utiliser tout traitement chimique contre les insectes.
  • Il est aussi important de rétablir un équilibre au jardin et de laisser se développer des plantes sauvages et spontanées dans les plates-bandes et dans les haies, comme l’ortie, le sureau, le séneçon, la molène, l’orge… Ce sont de véritables restaurants d’appoint qui offrent tous les pucerons dont ont besoin les syrphes (et d’autres prédateurs des pucerons comme les coccinelles) en cas de disette sur les plantes cultivées. Si ces dernières sont attaquées, vous aurez votre armée de syrphes sous la main !
  • Pour favoriser les syrphes, vous aussi pouvez semer des fleurs sauvages ou les laisser se développer. Elles sont en effet riches en nectar et pollen pour nourrir les adultes. Dans l’idéal, la floraison doit être à la fois précoce (pimprenelle, souci, véroniques…) pour nourrir les premiers syrphes dès la fin de l’hiver, étalée (centaurée, lotier corniculé…) pour que les fleurs soit présentes en continue, et tardive (tournesol, chardon, pissenlit…) pour apaiser les dernières faims !
  • Pour faciliter l’hibernation des syrphes et de nombreux autres animaux sauvages, vous pouvez laisser dans votre jardin une grande diversité d’abris naturels.

Notes et références

Bibliographie

Les insectes pollinisateurs, A. Pouvreau, Delachaux et Niestlé, 2004
Petit atlas des insectes, F. Lasserre et G. Hodebert, Delachaux et Niestlé, 2007

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