Les fourmis

Les fourmis font partie des insectes les plus nombreux de la planète. Elles sont tellement nombreuses qu’on estime qu’un insecte sur mille est une fourmi ! Mais ne vous fiez pas à leur taille, car leur importance est immense. Ce sont les petites travailleuses du jardin, jouant plusieurs rôles essentiels pour maintenir son fonctionnement et sa biodiversité.

Qui sont-elles ?

Les fourmis sont des insectes appartenant à l’ordre des hyménoptères tout comme les abeilles, les guêpes et les bourdons. On compte plus de 16 000 espèces de fourmis à travers le monde et environ un peu plus de 200 en France. Véritables globe-trotteuses, les fourmis sont cosmopolites. Elles ont colonisé presque toutes les surfaces terrestres à l’exception des plus froides comme l’Antarctique et le Groenland. 

Caractéristiques physiques

Fourmi des près (Formica Pratensis) © Matthias Lenke / Okapia / Biosphoto

Comme tous les insectes, les fourmis ont un corps divisé en trois parties (tête, thorax et abdomen) et possèdent six pattes. Elles sont faciles à reconnaître. Généralement noires, brunes ou rouges, leur taille varie de 1 à 13 mm. Leur tête porte de grands yeux composés bien développés. Leurs petits yeux composés lui permettent de repérer le moindre mouvement de leur environnement, même si leur vue est cent à mille fois moins performante que la nôtre. Impressionnant, n’est-ce pas ? 

Les fourmis possèdent des mandibules qui sont des extensions de leur corps. Ces mandibules sont de véritables couteaux suisses pour les fourmis, leur permettant non seulement de se nourrir, mais aussi d’attraper, d’écraser ou de découper leur nourriture ainsi que de se défendre contre d’éventuels prédateurs

Ce n’est pas tout ! Les fourmis sont caractérisées par leurs antennes coudées, ressemblant à des antennes radio. En se touchant les antennes, les fourmis peuvent discuter entre elles ! Elles peuvent s’envoyer des messages avertissant d’un danger ou de la présence de nourriture en sécrétant des phéromones. Ce sont également leurs antennes qui leur permettent de capter les odeurs. 

Schéma de l’anatomie d’une fourmi © Noé

Chez certaines espèces, lorsque la reine est malade, elle émet des phéromones pour que les fourmis ouvrières alimentent certaines larves de façon à produire de nouvelles reines. C’est une stratégie de survie géniale pour assurer la continuité de leur colonie. 

 

L’organisation de la vie des fourmis 

Où vivent -elles ?

Les fourmis vivent dans un habitat qu’elles ont elles-mêmes construit et aménagé que l’on appelle la fourmilière. Il en existe de toutes sortes. La plus courante est celle en forme de dôme. Elle est construite à partir de brindilles, de débris végétaux, de terre. 

Il y a également la fourmilière qui est construite sous terre et qui est un véritable labyrinthe qui comporte de nombreuses galeries. C’est un peu comme une ville souterraine secrète !

Les fourmis s’adaptent à tous les environnements, on peut les retrouver dans des troncs d’arbres, des amas de bois et les charpentes de constructions.
Plus étonnant encore, la fourmilière peut être construite directement au sein de certaines plantes qui vivent en symbiose avec les fourmis. Fascinant, n’est-ce pas ? 

La vie en société : les coulisses de la fourmilière

Tout comme les termites et quelques espèces d’abeilles, les fourmis sont des insectes sociaux. Elles vivent en colonies organisées composées de plusieurs groupes généralement divisés en 3 castes : la reine, les mâles et les ouvrières. 

La reine est la seule femelle fertile de la colonie. Son rôle principal est d’assurer la croissance de la colonie en passant sa vie à pondre des œufs. Les mâles assurent la survie de la colonie en s’accouplant avec la reine et meurent peu de temps après. Les ouvrières qui s’occupent de la construction et de l’entretien du nid mais aussi de la recherche de nourriture. Elles élèvent également les larves et défendent la fourmilière. 

Quand les fourmis prennent leur envol 

Accouplement de fourmis après la danse nuptiale, le couple se pose © Stéphane Vitzthum / Biosphoto

La reine et les mâles possèdent des ailes, ce qui n’est pas le cas des ouvrières. Les ailes sont utiles lors de l’accouplement qui a lieu le plus souvent en plein vol. 

Le cycle de vie des fourmis 

Une reine et sa colonie peuvent vivre jusqu’à 30 ans. Les ouvrières peuvent vivre de 1 à 3 ans mais les mâles ne vivent que quelques semaines.

Les fourmis, comme les papillons, sont des insectes à métamorphose complète. Il y a quatre stades de développement : l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte.

Les fourmis, des alliées du jardin  

Une maillon important de la chaîne alimentaire

Par leur alimentation, les fourmis rendent de précieux services. Les fourmis sont omnivores et mangent de tout. Elles mangent les larves, vers et autres nuisibles qui sont présents au jardin. 

Leur présence abondante constitue un mets de choix pour un grand nombre d’animaux du jardin comme les oiseaux insectivores tel que les mésanges et les pics verts mais aussi pour les araignées, et les micro-mammifères comme les musaraignes mais aussi les amphibiens tels que les crapauds et les grenouilles.

 

Le rôle des fourmis dans le fonctionnement du sol

Puis, en venant s’installer dans votre jardin, les fourmis contribuent à l’aération de votre sol grâce aux multiples galeries qu’elles construisent. Elles brassent la terre et amènent les petits cailloux en surface. 

En se nourrissant de déchets organiques, d’insectes et d’animaux morts, elles jouent un rôle de décomposeur de la matière organique, empêchant la diffusion de pathogènes tout en enrichissant le sol par leur déjection. Les fourmis charpentières qui font leurs nids dans le bois mort ou malade, accélèrent considérablement le processus de décomposition du bois. 

Les fourmis viennent ainsi enrichir la terre en recyclant les déchets végétaux et animaux. 

Les fourmis jouent également le rôle de prédateurs qui régulent les populations de ravageurs des cultures.

Les incroyables alliances : quand la fourmi collabore

Les fourmis sont étonnantes. Tout comme les insectes entomophiles, les fourmis jouent un rôle incroyable dans le monde végétal. Saviez-vous qu’elles transportent les graines de certaines plantes à fleurs (violettes, chélidoines, fusain d’europe) sous terre pour les aider à germer ? Cette association est mutuellement bénéfique car les plantes assurent ainsi leur reproduction et les fourmis peuvent se régaler avec une partie de la graine. Ces plantes sont appelées : plantes myrmécophytes. Elles ont développé une relation symbiotique avec les fourmis. Vous pouvez en apprendre plus sur la myrmécophilie en cliquant ici !

Mais ce n’est pas tout ! Le merisier et l’acacia sont en relation avantageuse mais non obligatoire avec les fourmis ; on appelle ça le mutualisme. Ces plantes fournissent du nectar aux fourmis, délicieuse récompense sucrée en échange de la protection des fourmis comme d’éventuels ravageurs. Cela fait d’elles de véritables gardiennes.

 

Accepter leurs perturbations pour une biodiversité épanouie

Étant donné qu’elles se nourrissent de tout, les fourmis mangent des feuilles, des sucs de plantes et de fruits ce qui affaiblit les plantes cultivées. 

Les fourmis favorisent également les pucerons et autres suceurs de sève qui ont une mauvaise réputation au jardin car, elles raffolent du miellat sucré et riche en vitamines et en minéraux qu’ils produisent. Les fourmis vont alors les protéger de leurs prédateurs naturels (coccinelles, larves de chrysope) par leur omniprésence ce qui peut s’avérer problématique pour nos cultures car les pucerons aiment particulièrement les jeunes pousses. 

De plus, si le miellat qu’ils sécrètent n’est pas consommé rapidement, cela peut apporter la fumagine, une maladie cryptogamique.
Heureusement, les fourmis consomment rapidement le miellat.

Puceron noir de la feve © C. Quintin / INPN Espèces

Il existe de nombreuses astuces qui ont recours à des auxiliaires du jardin pour se débarrasser des œufs de pucerons. Pour les découvrir, c’est par ici !  Vous pouvez également tenir éloigner les fourmis de vos plantations.

 

Protéger vos plantes naturellement 

Vous pouvez planter des plantes aromatiques comme l’ail, la menthe, le basilic et le romarin, cela permettra de maintenir à distance ces drôles de petites bêtes. Les agrumes sont également très efficaces. Vous pouvez couper un citron en deux, puis le placer aux endroits problématiques.

Les fourmis iront alors s’installer dans un autre endroit, loin de vos plants.

Bien que les fourmis soient omniprésentes sur la planète, d’après Sánchez-Bayo, F., & Wyckhuys, K. A. (2019), elles n’en restent pas moins une population menacée de disparition de + de 50%. Les causes principales sont la perte de l’habitat, l’agriculture intensive et l’urbanisation mais aussi la pollution par les pesticides de synthèse et les fertilisants, les espèces envahissantes comme la fourmi de feu, qui est une espèce dangereuse, et le changement climatique.

 Indispensables dans la chaîne alimentaire, il est important de préserver ces super-héroïnes de nos jardins.

 

Pour aller plus loin : 

 

 

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