L’églantier

Description de l’églantier 

L’églantier (Rosa canina), également connu sous le nom de rosier sauvage est une plante à fleurs appartenant à la famille des Rosacées. Il est important de souligner que le terme “rosier” désigne les variétés de roses cultivées et sélectionnées par les horticulteurs pour leurs caractéristiques esthétiques. 

Églantier en fleur © Jean Mayet / Biosphoto

L’églantier pousse à l’état sauvage dans divers habitats (lisières de forêts, haies) dans les régions tempérées d’Europe, d’Asie occidentale et d’Afrique du Nord. L’églantier est aussi appelé rosier des chiens, nom qui découle de l’utilisation de ses racines durant l’Antiquité pour soigner la rage, une maladie souvent associée aux chiens.
Cet arbuste peut atteindre jusqu’à 5 mètres de hauteur. Ses rameaux sont arqués et ils peuvent être grimpants. Il existe plus de soixante variétés de Rosa canina.

L’églantier appartient à l’ordre des Rosales qui a pour particularité de posséder plusieurs carpelles (partie femelle d’une fleur comprenant un style, un stigmate et un ovaire) et une fleur régulière (pétales de forme similaire, régulièrement espacées et une symétrie axiale). 

Schéma d’une fleur avec un seul carpelle. (Légende : Stigmate : sa fonction est de capturer les grains de pollen ; Style : permet de relier le stigmate au style ; Ovaire : partie de la fleur qui contient les ovules et qui après fécondation devient fruit) © Noé

L’églantier se classe dans la famille des Rosaceae où on retrouve une grande variété : des espèces herbacées, des arbustes et des arbres. Par exemple les arbres du genre Malus avec les pommiers, les arbres du genre Prunus avec les cerisiers et les pruniers ou encore le sorbier des oiseleurs. Les fleurs de la famille des Rosacées ont généralement un nombre d’étamines multiple de dix. Elles sont mellifères, ce qui signifie qu’elles produisent du pollen et du nectar, liquide sucré attirant les insectes pollinisateurs, en quantité abondante. 

Abeille à miel (Apis mellifera) sur une fleur d’églantier (Rosa canina) © Georges Lopez / Biosphoto

L’églantier, une plante utile au jardin pour tous

Les fleurs de l’églantier, couramment appelées “églantines”, s’épanouissent de mai à juillet. Souvent parfumées et de couleur rose pâle à blanches, les fleurs attirent de nombreux insectes comme les abeilles, les bourdons et les papillons ainsi que la cétoine dorée (Cetonia aurata) qui est surnommée “hanneton des roses” pour son affection envers les rosiers mais également les églantiers. 

En automne, la fleur laisse place au fruit qui va persister tout l’hiver : le cynorrhodon, fruit très apprécié au jardin pour ses propriétés. Tout d’abord par les oiseaux comme la mésange bleue, qui raffolent de ces baies très riches en vitamine C et en antioxydants. Puis par l’homme, où on le retrouve souvent dans de nombreuses préparations culinaires comme les confitures, les sirops et les tisanes. Véritable plante tonique qui aide à lutter contre les maladies infectieuses, le cynorrhodon renforce les défenses immunitaires et est souvent utilisé pour des applications médicales traditionnelles. Riche en tanins, le fruit est également efficace pour traiter les troubles gastro-intestinaux. Si vous aimez vous soigner grâce aux plantes, découvrez notre article sur les plantes aux vertus apaisantes.

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) perchée dans un églantier portant des cynorhodons © Frédéric Desmette / Biosphoto

La contribution de l’églantier aux roses modernes

La remontée de floraison : Certaines variétés de roses sont remontantes. Elles ont la capacité de produire des fleurs de manière continue tout au long de leur saison de croissance, plutôt qu’une seule floraison par an contrairement aux églantiers. Les rosiers remontants peuvent fleurir plusieurs fois au printemps, en été et parfois même à l’automne. Cela offre une profusion de fleurs ! Les églantiers sont non-remontants. Ils ne fleurissent qu’au printemps sur le bois de l’année précédente. En été, les rameaux restent sans fleurs, qui réapparaissent au printemps suivant.

Utilisation comme porte-greffe : Avant le 18ème siècle, les roses anciennes européennes étaient très peu remontantes. L’églantier a joué un rôle crucial dans l’évolution des roses modernes. Il a longtemps été utilisé comme porte-greffe pour les roses cultivées, ce qui permet d’offrir une base robuste et résistante aux maladies de nombreuses variétés de roses. Cela a grandement amélioré les caractéristiques et la diversité des rosiers : résistance aux maladies, capacité de floraison, couleur des fleurs.

Planter de l’églantier, une vraie bonne idée !

Églantier en fleurs au printemps © Michel Gunther / Biosphoto

L’églantier présente énormément d’avantages et constitue un véritable allié pour vos haies champêtres. Tout comme les autres Rosacées, il nécessite un sol bien drainé pour éviter tout engorgement d’eau, riche en humus et non salin mais s’adapte à la plupart des sols. Il tolère très bien les sols calcaires et caillouteux et s’épanouit aussi bien en plein soleil qu’en mi-ombre. Il a une bonne résistance aux températures assez basses (pouvant aller jusqu’à -25°C) ainsi qu’à la sécheresse. Il est préférable de planter l’églantier au printemps ou à l’automne. Vous pouvez le cultiver de deux manières : par semis pour obtenir un porte-greffe vigoureux ou par bouturage pour produire des fruits. Durant la première année suivant la plantation, il est important de bien arroser l’églantier et de recouvrir le sol d’un paillage pour conserver son humidité. 

Tout comme sa culture, son entretien est simple. Il vous suffira de limiter au strict nécessaire la taille de l’églantier, en vous concentrant principalement sur l’élimination du bois mort ou malade. Il est très important d’éviter de tailler excessivement car cela peut perturber l’équilibre naturel de la plante mais aussi réduire sa capacité à fournir un habitat et de la nourriture à la faune locale. Vous pouvez recycler vos déchets de taille en fabriquant du BRF

Maladies et ravageurs 

L’églantier est un arbuste plutôt résistant aux maladies, mais peut parfois être affecté. 

La galle chevelue :  c’est une excroissance tumorale (aussi appelée “bédégar”) causée par le cynips du rosier (Diplolepis rosae). La galle est d’abord de couleur verte puis en mûrissant devient de couleur rouge. Durant les mois de mai et de juin, les femelles sortent des galles de l’année précédente pour pondre leurs œufs dans les bourgeons d’églantines. En sortant des œufs, les larves vont ensuite s’attaquer à la plante hôte. Pour prévenir cette maladie, surveillez régulièrement les jeunes rameaux et éliminez toute excroissance suspecte dès son apparition.

Galle de l’Églantier © André Simon / Biosphoto

En général, l’églantier est moins sujet aux attaques de pucerons en raison de son caractère sauvage, mais restez vigilant et intervenez si une infestation est observée. Enfin, notez que la maladie du rosier est exceptionnelle chez l’églantier.

L’églantier, tout comme la ronce, est bien plus qu’une plante sauvage dans votre jardin. Refuge pour la biodiversité qui s’y abrite et s’en nourrit, l’églantier est également un choix judicieux du fait de sa résistance à la sécheresse, ce qui fait de lui un atout indispensable face au changement climatique

 

Sources :







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