La ronce : indésirable au jardin ?

Les ronces ont souvent une mauvaise image : plante piquante qui peut blesser, parasites des haies, la forêt de ronce de Maléfique pour piéger la Belle aux Bois Dormant, les jardiniers n’ont pas souvent envie de s’y frotter. Pourtant, les ronces sont des végétaux très présents dans la nature et offre des services très utiles à la biodiversité : refuge, protection, nourriture sont tant de choses que les ronces peuvent offrir à la faune du jardin. Nous verrons dans cet article les bénéfices des ronces et s’il est nécessaire de s’en débarrasser dans le jardin :

Qui sont-elles ?

Les ronces sont un genre de végétaux (Rubus) constitué de plusieurs centaines d’espèces que l’on retrouve en France et dans le monde entier. Ce sont des plantes à tiges souvent épineuses connues notamment pour envahir les terrains laissés à l’abandon d’intervention humaine. On en trouve ainsi particulièrement dans les forêts mais également dans les jardins peu entretenus, le long des chemins, dans les haies, au bord de champs… Parmi les différentes espèces de ronce, en France on peut notamment rencontrer la ronce bleue, la ronce des rochers, le framboisier (oui c’est une espèce du genre Rubus !), la ronce à feuilles d’orme, mais la plus familière reste la ronce commune (Rubus fruticosus ou ronce des bois). Reconnu par ses longues tiges anguleuses et épineuses, ses feuilles présentant des aiguillons et ses fruits sucrés noir bleuté (les mûres que l’on aime tant), la ronce commune est l’espèce de ronce la plus populaire et celle que l’on s’imagine souvent en premier quand on parle de ronce.

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Des bénéfices pour la biodiversité

Les ronces poussent naturellement dans la nature, elles ont logiquement un intérêt écologique tout particulier pour de nombreuses espèces dans les bois et forêts, mais cela reste vrai au jardin !

 

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Source de nourriture : La ronce est mellifère, elle est donc une plante de choix pour de nombreux pollinisateurs sauvages pouvant se nourrir du pollen et nectar de ses fleurs : abeilles, bourdons et de nombreux papillons (comme le bombyx de la ronce ou le nacré de la ronce). Ces papillons à l’état de chenille se nourrissent également des feuilles ce qui fait de la ronce leur plante hôte (c’est le cas de près de 50 espèces de papillons !). Les feuilles de ronce constituent également une source de nourriture pour les phasmes, dont trois espèces françaises.
Les mûres produits par les ronces sont des fruits que l’on adore récolter, pour les manger ou les cuisiner, mais nous ne sommes pas les seuls à les apprécier ! Les mûres sont source de nourriture pour de petits mammifères comme le muscardin, ou pour plusieurs espèces d’oiseaux qui permettent ainsi de disséminer les graines de ronces.

 

Habitat – abri : Les ronces peuvent également servir d’abris ou d’habitats pour plusieurs espèces. En forêt, les ronces peuvent abriter certains grands mammifères, comme les sangliers et les renards. Au jardin aussi les ronces sont un véritable nid douillet pour plusieurs animaux, notamment grâce aux épines qui forment une protection efficace contre les prédateurs, comme les oiseaux qui peuvent y former leur nid et se nourrir des mûres en été (comme le troglodyte mignon ou le merle par exemple). Le réseau épineux des tiges sert aussi de protection à des mammifères comme le muscardin, le lapin de garenne ou le hérisson qui peuvent ainsi s’y abriter ou y nicher et également profiter des fruits.

Rôle d’espèce pionnière : Dans la nature, la ronce est une plante pionnière, c’est ainsi l’une des premières espèces qui peut coloniser un milieu avant le développement de la forêt. Sa vocation est alors d’occuper les terrains en friche jusqu’au développement des arbres dont elle favorise et protège le développement par deux moyens :

  • Par une amélioration de l’humus et de la structure du sol, notamment grâce aux déjections de la faune qu’elle abrite, à la chute des feuilles et à la décomposition des tiges mortes, mais également grâce à l’action des racines qui va favoriser la germination des graines d’arbustes et d’arbres ;
  • Par une protection directe des jeunes arbres grâce à ses tiges épineuses entrelacées qui repoussent dissuadent les cervidés et autres herbivores voulant se nourrir des arbres trop jeunes. Chêne, aubépine, lierre grimpant… dans la nature, la ronce permet le développement d’une flore variée !

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Et pour les ronces cultivées ?

Les ronces cultivées pour leurs mûres sont généralement trop taillées : si les fleurs peuvent servir à nourrir quelques pollinisateurs, les ronces ne pourront malheureusement pas servir de refuge aux animaux. Pour favoriser la biodiversité, il est donc préférable de limiter la taille des ronces ! Quant à la part de mûres laissée à la faune, tout dépendra de la quantité de fruits non récoltées laissé à disposition.

Retirer les ronces ?

Comme nous l’avons vu, les ronces sont très utiles à la biodiversité et les conserver dans son jardin peut être une aubaine pour une multitude d’espèces ! Néanmoins si vous souhaitez vous débarrasser d’une ronce, car mal placée ou parce qu’elle gagne un peu trop de terrain, il n’existe pas beaucoup de méthodes : Soit on taille inlassablement la repousse au ras du sol, jusqu’à épuisement de la racine, soit on supprime arrache les racines enfouies dans le sol à l’aide d’une pioche sans en laisser un seul morceau (solution plus fastidieuse). On peut également utiliser des produits naturels comme le purin d’orties à vaporiser au niveau des souches.

En conclusion : si les ronces ne sont pas au beau milieu du jardin et qu’elles ne nous gênent pas au quotidien, il est intéressant d’en laisser prospérer afin de rendre service à la biodiversité !

 

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