Les feux destructeurs d’écosystèmes ?

Les feux deviennent un sujet de plus en plus récurrent et problématique sur toute la surface du globe. Comment les feux agissent-ils sur les écosystèmes ?

© Alain Le Toquin / Biosphoto

Les écosystèmes et les feux

Les feux ont toujours existé et ne sont pas toujours des catastrophes. Effectivement, il y a des origines naturelles au feu telles que la foudre. Aussi, tout au long de son histoire, l’homme a mis le feu volontairement à des parcelles sans trop de conséquences négatives. Le feu fait même partie de la dynamique naturelle des forêts. Il y a effectivement eu une évolution des espèces avec lui. Certaines espèces ont même besoin du feu, c’est le cas des espèces pyrophytes. La chaleur des feux permet à certaines d’entre elles de lever la dormance de leurs bourgeons ou de leurs graines. D’autres profitent de l’espace créé pour coloniser de nouvelles zones et c’est toute la distribution des espèces qui est revisitée. Beaucoup de plantes ont également développé des résistances contre le feu avec des systèmes racinaires puissants leur permettant de repartir vite après que leurs parties aériennes aient brûlé. D’autres se consument mal. La cendre constitue aussi un bon engrais. Les feux deviennent un vrai problème quand ils gênent nos activités, quand ils deviennent trop importants et récurrents et quand ils ont lieu dans des zones non habituées aux feux tel que les taïgas ou les toundras du nord. Ils détruisent alors la biodiversité sans qu’elle ne se régénère et menacent nos vies.

L’augmentation des risques liés aux feux

© Serge Hänzi / Biosphoto

Malheureusement, les feux sont de plus en plus communs et dangereux à cause des activités humaines. Autrefois, les zones sensibles aux feux étaient habitées par des personnes conscientes de ses dangers. Les forêts étaient nettoyées de ses matières facilement inflammables par les habitants pour le chauffage, par les herbivores, autrefois plus nombreux, et par de petits feux récurrents, mais pas très impactants. Les zones urbaines étaient aussi séparées des forêts par des vignes ou des oliveraies créant ainsi des zones tampons. Maintenant, ces zones sont surtout des pavillons de résidences rapprochées les unes des autres et directement au contact de la nature (et plus nombreuses avec l’augmentation de la population). Le chauffage n’est généralement plus au bois et ce sont les institutions qui détiennent la majeure partie des connaissances sur le feu, non la population. De plus, avant, les feux n’étaient pas considérés comme des catastrophes. C’est au cours du 20e siècle que l’opinion publique a changé. Les politiques de gestions ont donc empêché tous les feux de démarrer par peur d’incendies dangereux et les combustibles se sont ainsi accumulés. Ajouté à cela, il y a bien évidemment les changements climatiques. Avec eux, il fait plus chaud et plus sec, ce qui facilite grandement le démarrage des feux et leur propagation. Tous ces facteurs font que les feux, qui pourraient simplement être des petits feux de forêts contrôlables, deviennent ce qu’on appelle des méga-feux. Le problème de ces méga-feux est qu’ils se propagent très vite, brûlent énormément et donc favorisent encore plus les réchauffements climatiques en libérant du carbone en masse dans l’atmosphère. Nous avons ainsi un effet de boucle.

Les solutions écologiques

© Erwan Balança / Biosphoto

Il faut bien sûr éviter de déclencher les feux.  D’après le ministère de l’ Écologie, la majorité des feux seraient déclenchés par des négligences humaines (barbecues, combustibles domestiques mal protégés, mégots, travaux, pots d’échappements, incendies criminels, etc). Il faut donc redoubler de vigilance au jardin ou en dehors. Brûler des restes organiques à l’extérieur est interdit, privilégiez plutôt le paillage ou le compost. Quand il fait chaud et sec, même des restes de cendres allumées ou de toutes petites étincelles transportées via le vent peuvent démarrer des incendies. Cependant, il faut surtout réduire les facteurs de risques de propagation des feux. Il faut réduire la perte d’eau dans les sols et limiter les gaspillages. Il faut aussi aménager le territoire d’une manière différente pour que le feu se propage moins. Pour ce faire, on peut utiliser des plantes qui fonctionnent comme des coupe-feux. C’est le cas des oliviers mis en oliveraies et des vignes dans le sud. Leur conformation coupe le vent et les plantes sont alors plus difficiles à brûler. Le chanvre est aussi couramment utilisé. En plus de cela, il faut accueillir de nouveau une bonne diversité d’herbivore, soigner les forêts et continuer les efforts pour cantonner les réchauffements climatiques. Les jardins écologiques peuvent ainsi montrer l’exemple d’espace gérés mais responsables. En appliquant le geste 10 de la charte, vous montrez qu’il est possible d’avoir un beau jardin en équilibre avec la biodiversité, limitant les risques et prônant l’importance et le plaisir d’être écoresponsable.

Les perspectives

Les perspectives ne sont pas très réjouissantes avec l’augmentation des changements climatiques, de la réduction des stocks d’eaux et du déclin de la biodiversité. C’est pourquoi il est important de montrer l’exemple et de continuer vos efforts au jardin.

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