S'informer : Les bonnes pratiques de jardinage

Explorez les pratiques de jardinage liées à la Charte des Jardins de Noé. Vous y trouverez tous les conseils nécessaires et adaptés à votre niveau et au temps que vous accordez à votre jardin.

Le sol : mieux le connaître pour l’améliorer

Le sol est essentiel dans le jardin, c’est le support de toute la vie, mais il est parfois délaissé.

Le sol est le résultat de l’altération de la roche mère (couche terrestre) par divers processus physiques, chimiques et biologiques au contact de l’atmosphère et des êtres vivants. Ce processus d’altération est très long et il faudrait en moyenne 500 ans pour créer 5 cm de sol ! Selon la nature de la roche mère, de la couverture végétale et surtout du climat, les sols seront différents et ne possèderont pas les mêmes propriétés. Il n’y a donc pas un, mais des sols !

Un sol est souvent défini par sa texture, c’est-à-dire par sa composition en matières minérales (argile, sable et limon) et par son taux d’humus (matière en décomposition) et de calcaire. La proportion de chaque élément va influencer les propriétés du sol, mais aussi la manière de le cultiver.

Découvrons quels sont les différents types de sols, afin de pouvoir comprendre comment les améliorer.

Les différents types de sols :

  • Sols argileux : constitués en majorité d’argiles, les sols argileux sont des sols lourds à l’aspect compact et collant lorsqu’ils sont humides et très durs et fendillés lorsqu’ils sont secs. Ce type de sol retient bien les nutriments et l’humidité, toutefois, il est difficile à travailler et s’engorge vite lors de fortes pluies. Il peut également empêcher une bonne circulation de l’eau et de l’air et un enracinement profond.
  • Sols limoneux : constitués en majorité de limons, les sols limoneux sont très fertiles et ont une texture douce et deviennent poudreux lorsqu’ils sèchent. Ils se tassent facilement et ont tendance à former une croûte sous l’effet de la pluie et des arrosages.
  • Sols sableux : constitué en majorité de sable, c’est un sol léger, granuleux au toucher. Facile à travailler, il est très perméable à l’eau et l’air et ne s’engorge jamais. Cependant, il retient peu l’eau et les éléments nutritifs et il est facilement lessivé lors de l’arrosage et ou des pluies.
  • Sols calcaires : sols à l’aspect blanchâtre et crayeux, les sols calcaires sont des sols légers qui se dessèchent rapidement en été.
  • Sols humifères : riche en humus, c’est un sol spongieux, léger et de couleur sombre qui retient bien l’eau et qui est facile à travailler.

Terre argileuse

Terre limoneuse

Terre sableuse

Terre calcaire

Terre humifère

Type de terre © Jean-Michel Groult/Biosphoto et © Claude Thouvenin / Biosphoto
Connaître sa terre : le test du boudin
Prendre une poignée de terre et la malaxer jusqu’à obtenir un boudin :
Si le boudin est souple et malléable, la terre est argileuse
Si le boudin est fragile et se défait facilement c’est une terre limoneuse
S’il est impossible de faire un boudin, c’est une terre sableuse.

© Jean-Michel Groult/Biosphoto – Poignée de terre argileuse

À chaque type de sol ses améliorations

Des conseils pour tous les sols :

  1. Avant toute chose ne pas utiliser d’engrais chimiques ou de synthèse ! 
  2. Ne pas ou peu travailler son sol : un sol est structuré d’une certaine manière et est habité par des être vivants spécialisés, retourner sa terre c’est perturber l’équilibre du sol et de ses habitants pourtant essentiels pour un sol de bonne qualité.
  3. Apporter de la matière organique à travers du fumier, du compost (la fréquence et la quantité dépendent du type de sol).
  4. Couvrir sa terre pour la protéger des intempéries et du climat, mais aussi pour la nourrir (apport de matière carbonée) par du paillage, du BRF ou des engrais verts.

© Philippe Giraud/Biosgarden/Biosphoto – Plants d’Aubergines et paillis d’herbe au jardin potager

Conseils pour chaque type de sol

Pour les sols argileux :

Il est recommandé afin d’alléger la texture du sol, de lamender avec du sable et d’éviter les piétinements pour empêcher son compactage. Les apports de matières organiques doivent être copieux, mais espacés dans le temps. Pour empêcher la formation de crevasse, il est recommandé de pailler le sol durant la saison estivale. Enfin, il est possible de planter des engrais verts à racines pivotantes comme la luzerne pour ameublir le sol.

Pour les sols sableux :

Ce type de sol peut être amélioré par un apport de matières organiques régulier mais en petite quantité (tous les 3 mois) et par l’apport de terre argileuse pour permettre une meilleure retenue de l’eau et des nutriments dans le sol. Cela permet d’empêcher que les cultures épuisent le sol. Sol fragile pouvant être facilement lessivé, il est important de couvrir toutes parcelles inoccupées par du paillage ou des engrais verts et de redonner à la terre tous ses déchets verts.

Pour les sols limoneux :

Eviter le piétinement de ce type de sols et pailler pour empêcher la formation d’une croûte en surface. Un apport de matière organique au printemps suffit pour conserver les propriétés fertiles de ce type de sol.

Pour les sols calcaires :

Pour rendre les sols moins perméables et pour qu’ils retiennent mieux les nutriments, les sols calcaires nécessitent un apport régulier de matière organique car ils se dégradent plus vite. Comptez une quantité supérieure d’un tiers à ce qui s’épand habituellement dans le jardin. Des apports d’argile permettent également de renforcer la cohésion calcaire/humus et donc une meilleure rétention de l’eau et des nutriments. Recouvrir les sols nus est indispensable, car ils permettent de limiter le dessèchement du sol.

Pour les sols humifères :

Les sols humifères sont très fertiles, mais nécessitent tout de même un apport de matières organiques ainsi qu’un paillage en été pour conserver l’humidité. On peut également utiliser du sable grossier ou des engrais verts pour favoriser le drainage.

© NouN/Biosphoto – Epandage d’un tas de fumier au potager en automne

Les plantes bio indicatrices

Dans le jardin, afin de savoir si un sol est en bonne « santé », il suffit parfois de regarder ce qui y pousse naturellement. Ces « mauvaises herbes » permettent de récupérer des informations de nature variée comme le compactage du sol, la texture, les taux d’azote et de potassium, l’humidité, le pH, l’acidité… pour en apprendre plus nous vous invitons à cliquez ici.

Pour finir, il est important de rappeler qu’on ne choisit pas le type de sol présent dans son jardin et que l’améliorer est un travail qui prend du temps. Il vaut mieux adapter ses plantations à son sol et ses caractéristiques.

Sources :
Bénédicte Boudassou,2000, Les bons réflexes pour un jardin écologique, Rustica Editions
Jean-michel Groult, 2011, Le guide pratique du jardinier d’aujourd’hui, ULMER

 

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