Comment augmenter la production de son potager ?

Consommer les légumes du potager est une vraie récompense. Pourtant, surtout dans les petits espaces, la production peut être trop petite comparée à nos besoins. C’est pourquoi nous vous proposons des solutions écologiques pour maximiser la production au potager, particulièrement utiles si votre surface est réduite.

© Catherine Fruhinsholz Biosphoto

Attention aux envies de surconsommation

Certaines méthodes de production intensive sont réputées pour être nocives pour la biodiversité. En soit, chaque type de production entraîne un revers sur les écosystèmes. Ce n’est pas toujours un problème car l’environnement est résistant. Cependant, quand un écosystème subit plusieurs pressions intenses, il est dépassé. C’est notre surconsommation qui cause en majeur partie le déclin de la biodiversité. Par exemple, en agriculture, il est courant de désherber au maximum pour permettre aux plantes cultivées de profiter à elles seules des nutriments du sol. Avec cette pratique, la vie du sol est tuée et les cycles des nutriments sont rompus, nous obligeant à fournir énormément d’apports en engrais aux plantes. Un apport trop grand d’engrais a aussi des conséquences sur la diversité de plantes du milieu. Les pesticides tuent une partie des ravageurs, mais aussi la biodiversité autour. Mais chez Jardins de Noé, nous voulons que nos jardins restent sains.

Comment mieux produire ?

C’est pourquoi aujourd’hui, il est question de trouver des astuces qui augmentent les rendements, mais qui ne sont pas à ce point nocives pour la biodiversité. Quand on parle d’augmentation des rendements, on parle surtout de l’augmentation du poids récolté des légumes et des fruits ainsi que de leur qualité. Il existe des principes de bases pour réfléchir à la production de son potager. Il faut économiser la place que l’on a, ajuster les apports en nutriments, lumière et eau et enfin limiter les pertes. Voici donc quelques conseils :

  • Soigner le sol et la vie de son sol. C’est dans le sol que les plantes puisent les nutriments dont elles ont besoin. Pour que ces nutriments soient utilisables par les plantes, il faut qu’ils aient une forme bien précise. Il faut donc avoir suffisamment de nutriments, mais aussi de vie dans le sol pour qu’elle les transforme en version utilisable pour les plantes. C’est pourquoi il faut nourrir son sol en le respectant avec du paillage, du compost, du mulch, etc. Il vaut aussi mieux utiliser les engrais naturels que les engrais de synthèses pour éviter les problèmes de pollution d’azote et l’eutrophisation. Plus vos plantes auront de quoi manger, mieux elles produiront. Aussi, vous avez des conseils pour composer en fonction de la nature de votre sol pour l’améliorer.
  • Cultiver en serre, châssis, tunnel, etc. Ces milieux sont moins soumis aux aléas de la météo et l’environnement est mieux contrôlé. Il y a donc moins de perte. On peut aussi cultiver certaines variétés de légumes beaucoup plus tôt et faire des semis. Pour ce type d’installation, le principal matériau utilisé est le plastique. Mais il existe des alternatives comme le verre ou des draps qui vous permettent de vous affranchir de la surconsommation de plastique au jardin. Ces alternatives sont malheureusement plus chères, il est alors préférable d’utiliser des bâches, ou autre, de bonne qualité qui se détériorent peu avec le temps et relâche moins de fibre dans l’environnement. Il est aussi possible d’utiliser certains emballages alimentaires pour faire des petites serres pour les semis et gaspiller moins de plastique.
  • Cultiver en carré. La culture en carré permet de cultiver sur des surfaces petites mais avec une bonne terre et aussi un sol plus drainé qui permettra de produire plus tôt certaines plantes.
  • Réfléchir à la largeur entre les plants et ne pas forcément cultiver en ligne. Selon votre milieu et les variétés utilisées, vos plantes vont prendre plus ou moins de place. Adapter l’espacement peut réduire la compétition entre les plantes et avoir des meilleures récoltes ou à l’inverse gâcher l’espace où vous auriez pu mettre des plants. Il faut vous adapter au comportement des plantes dans vos sols. Les plantes n’ont pas non plus forcément besoin d’être cultivées en ligne. C’est pratique pour récolter, mais ce n’est pas obligatoire.
  • Faire des associations de culture. Il est bien connu que plusieurs cultures s’associent mieux avec certaines espèces que d’autres. Effectivement, les réseaux racinaires peuvent rentrer en compétition ou des substances dégagées par les plantes peuvent être trop fortes pour leurs voisines. Pour vous renseigner sur le sujet il y a pleins de vidéos, de livres ou encore d’articles que vous pouvez consulter.
  • Cultiver en hauteur. Rentabilisez l’espace en cultivant aussi en hauteur, certaines plantes sont grimpantes comme les courges ou les tomates, les vignes, etc et peuvent vous aider à composer de magnifiques potagers verticaux. Vous avez aussi des jardinières ou autres aménagements qui peuvent vous servir pour cultiver en étages. Grâce à cela, vous créez également des zones semi ombragées utiles en été contre les trop grandes chaleurs.
  • Ne pas forcément trop arroser. En arrosant trop, vos fruits peuvent grossir certes, mais ils auront moins de goûts.
  • Cultiver les plantes adaptées au climat. Une plante adaptée à son climat poussera plus facilement.
  • Jouer avec les expositions du soleil. Certaines plantes ont besoin de bonnes expositions au soleil (courgettes, fenouils, melons…) et d’autres non (laitues en été, certains choux…). Certaines seront à l’inverse trop sensibles à l’évapotranspiration et seront à l’aise dans les endroits semi-ombragés en été. Bien connaître vos plantes et vos variétés plantées peut vous permettre de mieux vous adapter.
  • Encourager les consommateurs des ravageurs. Pour limiter les pertes, il faut limiter l’action des ravageurs. Pour cela il faut encourager les espèces qui s’occupent de la régulation des ravageurs en évitant de les priver de nourriture ou d’habitat. Parmi les régulateurs vous avez des oiseaux, des chauves-souris, des coléoptères, des guêpes, des araignées, différents types de mouches telles que les syrphes etc.
  • Améliorer la pollinisation des plantes fruits. Beaucoup de légumes récoltés dans les potagers sont des fruits. Il faut donc qu’une fleur soit pollinisée. Pour ça, rien de mieux que les pollinisateurs (abeilles sauvages et domestiques, certains coléoptères, les syrphes, les papillons, les bourdons). Les pesticides sont donc proscrits car ils y sont très sensibles. De plus, il vaut mieux pour eux qu’il y ait suffisamment de nourriture autour grâce à une prairie fleurie par exemple.
  • La taille modérée. Selon les plantes et les variétés, tailler fournira une meilleure production. Aussi vous pouvez obtenir des fruits plus gros.
  • Récupérer les graines des plantes qui donnent les meilleures récoltes. En apprenant à récolter vos semences, pour pouvez sélectionner des variétés plus adaptées à vos sols et avoir à disposition des graines gratuites.

Beaucoup de ces conseils résident surtout dans le maintien de l’équilibre du jardin, en soignant le sol, les plantes et la vie autour. Produire plus peut aussi vous permettre d’être un peu plus souple lorsque qu’un animal, insecte ou autre vient grignoter vos plants. Car quoi qu’on y fasse s’il y a à manger, plusieurs espèces vont venir se régaler. Mais ainsi, il peut y avoir à manger pour tout le monde. Bien sûr, chaque jardinier et chaque jardin sont différents et il est important de suivre son rythme et celui de notre environnement. N’hésitez pas à partager vos propres astuces en commentaire.

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