S'informer : Les bonnes pratiques de jardinage

Explorez les pratiques de jardinage liées à la Charte des Jardins de Noé. Vous y trouverez tous les conseils nécessaires et adaptés à votre niveau et au temps que vous accordez à votre jardin.

Les défis de l’eutrophisation

Pratiques de jardinage et zones humides

L’eutrophisation est un phénomène naturel d’accumulation de la matière organique au fond des points d’eau. Malheureusement, les activités humaines ont largement déséquilibré ce processus, mettant la biodiversité en danger.

© Claudius Thiriet / Biosphoto

Qu’est-ce que l’eutrophisation ?

En conditions normales, des nutriments arrivent de différentes manières dans un point d’eau puis les végétaux de surface les consomment. Ces derniers meurent et tombent au fond du point d’eau. Des bactéries les dégradent en utilisant de l’oxygène, les transformant finalement en sédiments qui s’accumulent au sol.

L’impact des activités humaines sur ce phénomène

Avec les activités humaines, les quantités de nitrate et de phosphore ont fortement augmenté dans les sols et les eaux. En plus d’un apport naturel, viennent désormais des apports d’engrais (naturels ou non) et des résidus de l’industrie. Les végétaux de surface prolifèrent donc de plus en plus jusqu’à recouvrir totalement la surface de l’eau. Une plus grande quantité de végétaux va alors se déposer dans les fonds. Les bactéries vont alors consommer l’entièreté de l’oxygène présent dans l’eau pour les dégrader. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les eaux où il y a peu de brassages et où l’oxygène a alors du mal à circuler. Il peut aussi apparaître dans les littoraux : c’est le phénomène des marées vertes.

Sans oxygène, la vie en profondeur ne peut plus persister et les bactéries ne peuvent plus décomposer les végétaux de la même manière. Effectivement, elles vont passer à la fermentation. En faisant cela, elles vont potentiellement produire des toxines, qui vont encore plus limiter la vie dans le point d’eau. Elles vont émettre des gaz tels que le méthane qui va polluer l’atmosphère. La désoxygénation rend l’eau fortement toxique. Attention donc à ne pas laisser vos enfants ou animaux de compagnie se baigner dans des bassins ou mares eutrophiés.

Il est aussi important de noter que la concentration de nitrates dans les eaux potables doit être limitée à 50mg/L à cause de l’impact potentiel des nitrites sur la santé humaine.

Votre jardin aide à lutter contre l’eutrophisation

Les problèmes d’eutrophisation ne se régleront pas uniquement grâce aux jardins car ils apparaissent à large échelle. Cependant voilà comment, à la vôtre, vous pouvez limiter ce phénomène autour de vous.

Plusieurs points de la charte des Jardins de Noé permettent de limiter les écoulements de nutriments d’un jardin à un point d’eau :

© Stephen Dalton / Photoshot / Biosphoto

  • Le premier est d’aider les plantes de manière naturelle. Les engrais de synthèse sont déjà sous une forme très soluble et vont s’écouler dans l’eau rapidement. Les engrais organiques devront d’abord être dégradés pour que le nitrate soit relâché. De plus, la fabrication en usine de ces engrais chimiques a un fort coût environnemental. En général, on conseille de ne pas utiliser une trop grande quantité d’engrais, qu’ils soient naturels on non : d’une part pour éviter trop d’écoulement et d’autre part car une trop grande quantité de certains minéraux peut aussi être mauvaise pour vos plantes. Enfin, de manière générale, il vaut mieux ne pas appliquer les engrais au moment de fortes pluies. Pensez alors à appliquer les gestes 8 et 9 de la Charte des Jardins de Noé et utilisez le moins d’engrais et désherbants possible dans votre pratique du jardinage.
  • Les seconds sont de laisser une zone au naturel dans le jardin, de planter une haie ou de créer une prairie fleurie. Ces espaces peuvent être très pratiques pour retenir les nutriments du sol. Effectivement, une diversité de végétaux devrait y proliférer. Cette diversité est utile pour retenir de manière efficace les nutriments du sol. Chaque espèce possède un réseau racinaire différent. Certaines plantes ont leurs racines qui colonisent un endroit du sol et les autres plantes, un autre. Au final, un plus large volume du sol est parcouru par toutes ces racines des plantes. De cette manière, les ressources du sol vont pouvoir être exploitées plus ou moins partout dans le sol et la quantité de nutriments restante sera réduite. Ces végétaux créent ainsi, avec leurs racines, une barrière contre l’écoulement des nutriments. Plus la diversité de plantes est importante, plus la barrière est efficace.

Les solutions pour lutter contre l’eutrophisation à large échelle

Pour résoudre le problème, il faudrait qu’il y ait un vrai changement dans le traitement des eaux usées des industries, de l’agriculture (bétails et cultures) et des zones urbaines. Ça a été le cas à Annecy où le lac, autrefois eutrophié, a pu être restauré grâce à une station d’épuration des eaux.

© Jean-Luc Kokel / Biosphoto

Les zones tampons entre les éléments polluants et les eaux sont aussi primordiales pour lutter contre l’eutrophisation. Effectivement, cela est dû au fait que les bandes enherbées retiendraient 80% des éléments s’écoulant dans le sol. En favorisant les espaces naturels, vous permettez donc la mise en place d’îlots retenant le surplus de nutriments dans le sol, chose indispensable pour lutter contre l’eutrophisation. Votre impact sera plus important si vous habitez à proximité d’un point d’eau, d’une usine, d’une ferme, etc. Mais de manière générale, vous protégez tout de même les nappes phréatiques des alentours.

Même s’il n’est pas possible de mesurer scientifiquement l’impact des jardins écologiques dans la lutte contre l’eutrophisation, il est sûr que la biodiversité de vos jardins peut être une barrière contre les surplus d’azote et de phosphore qui se déversent dans les eaux.

 

Partagez sur les réseaux sociaux :

Donnez votre avis