Les doryphores

Même en étant un jardinier écologique accueillant la biodiversité dans son jardin, il y a certaines espèces dont on se passerait bien. C’est le cas des doryphores, ces petits coléoptères qui ravagent les pommes de terre, les poivrons, les tomates et les aubergines. Faisons les présentations.

© Thomas Marent / Minden Pictures / Biosphoto

 L’aspect et le cycle de vie des doryphores

Les doryphores sont de petits coléoptères facilement identifiables grâce à leurs rayures noires et jaunes oranges sur leur abdomen. Leur corps est ovale, bombé et de la taille du centimètre environ. Leur thorax, aussi orangé, est tacheté de différentes formes noires. Ils ont aussi des petites antennes. Voilà à quoi ils ressemblent au stade adulte, c’est-à-dire au stade d’imago actif en été. Ces adultes hibernent l’hiver et pondent leurs œufs au début du printemps. Ces œufs sont orangés et disposés en grappe sous les feuilles, fixés entre eux et à la plante hôte via une salive collante. Les larves éclosent environ deux semaines plus tard. Elles ont aussi une forme bombée et font la même taille que le stade adulte, soit environ un centimètre, avec des points noirs proches de l’attache de leurs pattes. Les larves vivent sur la plante hôte, qu’elles consomment puis, après avoir suffisamment grandi, soit après environ 3 semaines, elles se laissent tomber au sol.

© Claudius Thiriet / Biosphoto

À terre, elles vont s’enterrer pendant deux semaines environ et former ce que l’on appelle une pupe, soit une sorte de nymphe, pour ressortir adulte au début de l’été. Les doryphores vont alors se reproduire une première fois pour donner une première génération de descendants, puis une seconde et parfois une troisième si l’été est long. Les adultes ayant survécu à l’été hibernèrent et le cycle recommence.

Les habitats des doryphores

Ces petits coléoptères sont originaires d’Amérique et ont été recensés en Europe après la Première Guerre mondiale. Depuis, ils se sont répandus dans tout le continent. Ils sont sûrement arrivés via le commerce et se sont ensuite parfaitement implantés. Effectivement, pour survivre, ils ont besoin d’avoir à disposition une plante hôte qu’ils consomment et sur laquelle ils pondent leurs œufs. Par chance pour les doryphores, ils se contentent de plantes appelées les solanacées. C’est une famille de plantes comportant la pomme de terre, la tomate, l’aubergine, le tabac, les piments et poivrons, etc. Les doryphores ont donc eu l’embarras du choix en Europe où ces plantes sont cultivées en abondance.

Les fonctions des doryphores au jardin

Les doryphores sont considérés comme des ravageurs, car ils dévorent allégrement les solanacées en particulier les pommes de terre. De plus, ils se reproduisent extrêmement vite. Chaque femelle peut pondre plus d’une centaine d’œufs et les dépose en amas sur plusieurs plantes. Ils se nourrissent aussi de toutes les parties des plantes : les feuilles, les fruits et même les tubercules. Voilà pourquoi ils sont particulièrement agaçants au potager.

© Paulo de Oliveira / Biosphoto

Il existe tout de même des techniques pour lutter contre eux. Vous pouvez bien sûr les tuer manuellement, en surveillant les plantes et particulièrement le dessous des feuilles. Vous pouvez aussi utiliser les techniques d’alternance des cultures. Les plants de tomates, d’aubergines ou de pommes de terre ne seront pas tous au même endroit dans le potager ce qui limite la propagation des doryphores. Vous pouvez aussi changer les cultures d’une année à l’autre afin qu’ils ne disposent plus de leur nourriture préférée et limiter ainsi leur propagation dans le temps. Certaines associations comme l’ail ou la ciboulette peuvent vous servir de répulsif. Vous pouvez aussi épandre des matières comme le compost, le fumier ou certains purins qui améliorent les défenses de la plante. Le purin d’ortie par exemple, est utile comme répulsif tout comme les décoctions d’ail ou de ciboulette. Il est aussi apparemment possible de se servir des cendres de restes de doryphores que vous avez trouvés puis brûlées. Enfin, en dernier recours, vous avez un insecticide bio, le pyrèthre, issu d’une plante du même nom qui est à utiliser en suivant les instructions de la notice et avec parcimonie. Enfin, les doryphores sont aussi prédatés par de nombreux insectes auxiliaires :  conserver un équilibre au jardin permet aussi de lutter contre leur invasion.

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