Devant la multiplicité des éco-labels, comment s’y retrouver ?

Aujourd’hui, 70% des émissions annuelles de gaz à effet de serre de la France sont dû aux biens de consommation (alimentaires, de construction, etc.).

Dans un contexte de changement climatique et d’érosion de la biodiversité, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir consommer de manière plus durable. Pour plus de 50% des français, c’est devenu une priorité et cela implique de changer ses habitudes d’achats. Mais devant l’abondance de labels censés justifier de la fiabilité d’un produit, on peut être complètement perdu. Comment s’y retrouver ? Noé est là pour vous guider !

© Eric Guilloret / Biosphoto

Mais, au fait, c’est quoi un label ?

Selon le Larousse, un label est une « Étiquette ou marque spéciale créée par un syndicat professionnel et apposée sur un produit destiné à la vente, pour en certifier l’origine, en garantir la qualité et la conformité avec les normes de fabrication ».

Les labels environnementaux attestent plus particulièrement d’une production éthique, locale, moins polluante, plus respectueuse de l’environnement.

Les labels environnementaux ont deux objectifs principaux. D’une part, promouvoir les produits ayant moins d’impact environnemental par rapport à des produits standards d’usage similaires. Pour cela, tout le cycle de vie du produit doit être pris en compte : de la culture ou de l’extraction des matières premières à la fin de vie du produit. Il faut par ailleurs considérer l’ensemble des impacts potentiels d’un produit. Le label environnemental ne peut se focaliser sur l’amélioration d’un aspect environnemental seulement, au risque d’en négliger d’autres aussi important et de générer des transferts de pollution : par exemple, remplacer les sacs plastiques par des sacs en papier. Chacun a ses avantages mais aussi ses impacts environnementaux propres. La consommation d’énergies fossiles générées par les sacs plastiques est remplacée par la consommation de bois pour les sacs en papier avec un risque de consommation de bois non gérés durablement.

D’autre part, les labels environnementaux fournissent aux consommateurs un outil facilement reconnaissable pour leurs achats.

Qu’est-ce qu’un label environnemental fiable ?

© Eric Guilloret / Biosphoto

La fiabilité d’un label réside notamment dans sa conformité à un cahier des charges qui décrit des critères environnementaux. Si le produit respecte les conditions du cahiers des charges, cela donne l’obtention du label et l’autorisation de l’apposer sur le produit. Ce référentiel et la certification par une tierce partie indépendante, fournit la preuve des garanties offertes par le label. En leur absence, il n’y a aucune garanties de qualité et de fiabilité pour le consommateur.

 

 

Pourquoi faut-il être attentif ? Le label qui cache la forêt

Il existe plus de 400 logos environnementaux apposés sur les produits de consommation courante qui ont été identifiés en 2012 par l’ADEME, certains ne reposent pas sur un référentiel et/ou n’ont pas été validé par une tierce partie indépendante. Ceux-ci sont à proscrire de vos achats.

© Jochen Tack / imageBROKER / Biosphoto

Par ailleurs, tous les labels n’ont pas le même niveau d’exigence.

Par exemple, le label AB ne garantit qu’un minima de conditions d’agriculture biologique durable. Il faut prendre des précautions lorsqu’on choisit un produit en fonction du label et avoir conscience des limites de celui-ci. N’hésitez pas à vous renseigner sur les labels complémentaires notamment ceux qui sont locaux. Des groupements de producteurs communiquent sur leurs modes de production spécifiques à travers leurs marques propres (par exemple « Biobreizh » pour l’Association des producteurs de fruits et légumes biologiques de Bretagne). En effet, certains agriculteurs sont soucieux d’aller plus loin dans la démarche de produire des produits de meilleure qualité. Mais cela représente un coût et ce qui engendre un prix augmenté par rapport à d’autres produits disponibles.

Comment faire son choix sereinement ?

  • Le site de l’ADEME

L’ADEME a créé un site très complet répertoriant les 100 labels environnementaux existants par catégories. On y retrouve les produits alimentaires ou d’entretien notamment. L’étude qu’ils ont mené vérifie 7 critères définis par la norme ISO 14024.

Le consommateur peut ainsi choisir entre 12 catégories de produits : alimentation, entretien et nettoyage, hygiène et beauté, vêtements et chaussures, mobilier, literie, textile de maison, bricolage et déco, papeterie et fournitures, multimédia, jeux et jouets, hébergement. Une fois la catégorie sélectionné, l’utilisateur se voit proposer un à six labels fiables.

Par exemple, si vous choisissez la catégorie « Entretien et Nettoyage » puis « Nettoyant multi-usages », le site vous propose 4 labels environnementaux considérés comme fiables. En revanche, il y a des produits pour lesquelles le choix est limité (1 seul label, l’Ecolabel Européen, est considéré comme valable en ce qui concerne les téléviseurs).

Certes, il faut faire l’effort d’aller sur le site mais au moins vous ne pouvez pas vous tromper !

  • Les applications smartphone

Il existe également des applications sur smartphone qui sont dans la même démarche d’accompagnement vers une consommation raisonnée. Etiquettable, par exemple, est une application qui vous renseigne sur la cuisine durable en mettant l’accent sur la consommation de produits de saisons, la préservation des poissons menacés d’extinction ou encore sur les restaurants « engagés ».

© Cyril Ruoso / Minden Pictures / Biosphoto

Vers une simplification du monde des labels environnementaux ?

Ajouté aux labels, il existe d’autres types d’informations environnementales. Il y a tout d’abord des informations qui sont obligatoires comme des informations réglementaires portant sur les consommations énergétiques par exemple, des informations volontaires telles que les labels environnementaux ou encore des pictogrammes ne concernant que la marque. Se repérer dans ces conditions d’augmentation des mentions environnementales semble de plus en plus complexe. Une simplification de la communication environnementale est indispensable. On peut penser que cela faciliterait grandement la participation des citoyens à l’établissement d’une consommation plus durable.

En attendant une simplification du système d’évaluation des produits de consommation, nous avons vu qu’il est possible de contourner ce problèmes, que cela soit en étant mieux informé et/ou en ayant les bons outils à disposition. En résumé, en consommant moins et mieux !

Sources

https://www.goodfuture.greenflex.com/fr/consommation-responsable/infographie-les-francais-et-la-consommation-responsable-2017

https://www.arpp.org/nous-consulter/regles/regles-de-deontologie/developpement-durable/

https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/avis-de-lademe_labels_environnementaux_novembre2018.pdf

http://theconversation.com/comment-sy-retrouver-dans-la-jungle-des-labels-environnementaux-111760

Partagez sur les réseaux sociaux :

Donnez votre avis