Enquête sur la construction de bois partie 3 : coup d’oeil sur les chantiers

Pour conclure notre série d’enquêtes sur la construction de bois, abordons-en l’aspect pratique et concret !

Qui dit construction dit chantier et ainsi choix des techniques, des outils et du constructeur.

Une première bonne nouvelle parmi ces questionnements : les chantiers de constructions de bois sont plus rapides et donc plus économiques que pour les autres modes de construction, la mise en œuvre des techniques étant plus faciles.

Les fondations sont aussi moins profondes car le bois est léger. Elles nécessitent donc moins de temps pour être creusées. Il arrive aussi souvent que l’autoconstruction soit possible après une courte formation. Certains charpentier font aussi mettre la main à la pâte à leur client et déduisent ensuite ce travail de leur devis global.

Sans parler du bilan carbone du chantier, poids plume par rapport à une construction béton par exemple. Le bois stocke le CO2 et ne consomme que très peu d’énergies non renouvelables. Les besoins du chantier en eau, électricité et transport sont très faibles. L’environnement est de nouveau gagnant !

 

La technique de l’ossature bois permet facilement l’autoconstrcution. Des montants sont cloués ou vissés sur une lisse haute et une lisse basse qui vont former le plafond et le plancher, à raison d’un montant tous les 60 cm. L’isolant et les parements extérieurs sont ensuite installés. Méthode répétitive, l’ossature bois permet de se former en un temps record. La paille est le plus souvent utilisée comme isolant au travers de la méthode Greb qui l’associe à un mortier maçonné.

Maison en ossature bois en construction. © Pierre Huguet-Dubief / Biosphoto

Les bricoleurs pourront aussi jouer les petites mains du charpentier utilisant la technique poteau-poutre. Version plus contemporaine du colombage, celle-ci fait la part belle à l’art charpentier. Sa structure plus aérienne que celle de l’ossature bois permet d’édifier des murs continus ou au contraire de grandes ouvertures sur l’extérieur. Les vides, non porteurs, peuvent être remplis avec n’importe quel isolant.

 

Cette question d’isolant est rapidement réglée avec la technique des panneaux de bois.  C’est la technique utilisée pour les (très) hautes constructions comme la tour Treet de Bergen en Norvège. Elle met en œuvre le CLT, du bois lamellé croisé : les panneaux sont composés de trois couches de bois croisées à 90° et collées. Cette technique permet d’édifier des murs jusqu’à 3m de hauteur et 20m de longueur. Et c’est le bois lui-même qui joue le rôle de l’isolant. Gain de place assuré ! Le chantier se fait ici aussi très vite car il faut protéger et barder les panneaux de bois dès qu’ils sont posés, pour éviter qu’ils ne gonflent et travaillent.

Construction d’une maison à ossature de bois. © Denis Bringard / Biosphoto

La technique la plus intéressante au niveau du rapport qualité-prix est sans doute celle du bois massif empilé. Technique des plus traditionnelle, elle se retrouve souvent en montagne, mais elle est loin d’y être uniquement réservée ! Ici nul besoin de parement extérieur ou intérieur, juste d’un grand volume de bois brut. Le secteur du fuste étant très actif en France, vous n’aurez aucun mal à trouver mélèze et douglas qui sont le plus adaptés à cette technique. Demandant une certaine précision et un premier montage en atelier, le bois massif empilé requiert un peu de patience par rapport aux autres techniques que nous vous présentons. Comptez dans les cinq mois pour voir la maison se monter.

Construction d’une maison finlandaise en rondins de bois. © Claudius Thiriet / Biosphoto.

Quant à la vie quotidienne dans une maison en bois, certains points sont à prendre en considération, et notamment ses qualités ignifuges. Aujourd’hui, tout matériau de construction est soumis à une réglementation qui le classe selon son inflammabilité, son dégagement de fumée et la chute de gouttes. Cette réglementation assure le temps d’évacuation des habitants. Et le bois est très efficace ! La maison de bois ne brûle pas forcément plus vite que les autres et surtout elle ne s’effondre pas, le bois carbonisé gardant ses propriétés mécaniques à cœur.

Alors êtes-vous prêts à vous lancer dans l’aventure de la construction de bois ? Dites-le nous !

Et si vous aviez déjà opté pour ces techniques, que ce soit pour une cabane de jardin ou pour votre raison, apportez nous vos témoignages que nous relaierons aux lecteurs.

Sources :

La maison écologique, Hors-Série n°14 « De quel bois je me construis », novembre-décembre 2020.

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