Les prédateurs naturels

Une aide gourmande et dévouée

Dans vos jardins se cachent des millions de petits soldats qui n’attendent qu’un mot de votre part pour aller vous défendre. Pour protéger vos plantes en douceur contre les pucerons, acariens, et autres il ne reste plus qu’à les inviter chez vous !

Une aide gourmande et dévouée

Préda natu
© J. Héras / Biosphoto

Pourquoi accueillir les prédateurs naturels ?

Accueillir les auxiliaires, c’est favoriser un équilibre naturel au jardin grâce à des alliés qui aident le jardinier dans son travail en l’aidant à se réguler la population des ravageurs, tout en limitant l’emploi des pesticides. La biodiversité joint ainsi l’utile à l’agréable !

Astuce !

Pour savoir qui vous aide au jardin, et si vos bataillons sont au complet, n’hésitez pas à mettre un plateau blanc, de 40 cm de long environ, sous les rameaux de votre haie ou sous les herbes folles, et à frapper 4 coups à la base de chaque rameau avec le manche de votre pelle. Recueillez alors sur le plateau vos bienfaiteurs pour les compter et les identifier. N’oubliez pas de remettre tout ce petit monde dans la haie après les avoir dérangés !

Qui sont-ils ?

Parmi les prédateurs naturels aussi appelés auxiliaires on compte une infinité d’insectes et d’animaux en tout genre. Tout prédateur d’une bébête qui embête peut endommaer vos cultures est potentiellement un auxiliaire pour vous. Dans votre jardin vous pouvez donc inviter à de grands festins :

  • les coccinelles : à 2, 7 ou 14 points. Surveillez l’apparition de ses larves, sortes de petites chenilles à 6 pattes, moins élégantes que leur maman, mais presque aussi gourmandes !
  • les carabes : de jolis coléoptères qui mesurent jusqu’à 30 mm, à la carapace irisée, de l’or pour votre jardin. Ils vous aideront de mars à septembre à vous débarrasser des pucerons, chenilles et hannetons.
  • les chrysopes : seules les larves se régalent de tout ce qui passe sous leurs crochets : acariens (jusqu’à 10000 au cours de leur cycle), cochenilles, pucerons (jusqu’à 500), aleurodes,…
  • les araignées : elles consomment leurs proies (mouches, moustiques,…) directement sur place, où les laissent s’empêtrer dans leurs toiles.
  • les hérissons : nos boules d’épines préférées, qui ne dédaignent jamais un bon tas de feuilles mortes, dégustent volontiers un grand nombre d’insectes et de limaces.
  • les vers de terres, les chauves-souris, les crapauds, les lézards, les punaises, les belettes, les guêpes, les oiseaux insectivores…

Qui mange qui?

Pour les pucerons ou les acariens qui peuvent embêter vos cultures vous pourrez faire confiance aux coccinelles, aux araignées et aux chrysopes. Si des limaces dévorent tous vos légumes, appelez les carabes, le hérisson ou les grenouilles. Si les thrips vous torturent, convoquez les chrysopes et les acariens prédateurs.

15000 !

C’est le nombre de chenilles que prélève la mésange pour nourrir sa progéniture.

Comment les favoriser au jardin?

Pour accueillir naturellement les auxiliaires au jardin, il ne s’agit pas de déverser de grands sacs d’insectes auxiliaires sur vos rosiers !  Au contraire offrez-leur de la nourriture, des sites de reproduction, et des abris pour l’hiver…. pour satisfaire ainsi leurs besoins tout au long de l’année !

  • Laissez un coin de votre jardin au naturel pour offrir gîte et couvert aux prédateurs : dans une friche, la diversité est au rendez-vous !
  • Pour profiter des auxiliaires dès les premiers jours, offrez-leur des abris pour les aider à passer l’hiver en laissant par exemple en automne des débris de végétaux morts sur place, en conservant des cavités d’arbre, ou en plantant des plantes à feuillage persistant comme le lierre.
  • Pour parer à la crise du logement vous pouvez aussi fabriquer des hôtels trois étoiles aux auxiliaires comme des gîtes pour chauve-souris, des abris d’hivernation pour chrysopes ou coccinelles ou des abris à hérissons. Ces nids douillets sont faciles à fabriquer : un pot retourné rempli de paille sera un refuge idéal pour les perce-oreilles, un tas de feuilles mortes ou un tas de bois mort accueillera sûrement un hérisson, un nichoir pourra héberger les oiseaux insectivores, un tas de vieilles pierres sera vite colonisé par un lézard,…
  • Plantez des espèces sauvages adaptées à la faune locale de votre région comme le fenouil, l’achillée millefeuille, le trèfle des prés ou encore la carotte sauvage très favorables à de nombreux insectes et araignées.
  • Mettez en place une haie champêtre avec des essences locales comme le cornouiller, l’aubépine, le lierre ou le prunellier, pour accueillir tous les auxiliaires de passage dans votre jardin.
  • Ne tondez pas trop ras, et laissez une bande non-tondue ou non fauchée : cela permettra aux auxiliaires de se réfugier lorsque vous détruirez leurs logis en passant la tondeuse, le rotofil ou la faux.
  • Aménagez un point d’eau : vraie oasis au cœur du jardin, la mare vous sera bien utile pour accueillir de nombreux assistants aquatiques comme le triton, la grenouille ou les libellules qui viendront y boire, se nourrir, chasser ou même se reproduire.
  • Offrez toute l’année du pollen et du nectar aux insectes auxiliaires en choisissant notamment des fleurs qui fleurissent dès les beaux jours pour nourrir les premiers auxiliaires qui émergent à la sortie de l’hiver, mais aussi des fleurs automnales. Ces fleurs qui attirent les insectes sont des fleurs mellifères telles la moutarde, le coquelicot, le groseiller, le thym, l’amandier,…
  • N’oubliez pas aussi qu’un bon paillage favorisera la vie du sol et attirera notamment les carabes, vrais prédateurs des limaces.
  • Enfin l’une des règles d’or est de limiter les pesticides du jardin en utilisant des traitements respectueux de l’environnement et en favorisant un équilibre écologique.

Notes et références

Bibliographie

Coccinelles, primevères, mésanges : La nature au service du jardin. Denis Pépin, éditions Terre Vivante. Les auxiliaires entomophages : reconaissance, méthodes d’observation, intérêt agronomique, Jean-Noël Riboulet, ACTA.

Les plantes favorables aux insectes auxiliaires, Gilles Carcassès, juin 2015

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