La mante religieuse

L’'instinct d'’une mangeuse… de mâles !

Pattes antérieures levées vers le ciel, la mante religieuse semble prier…détrompez-vous ! Cette grande prédatrice s’apprête à attaquer sa proie. Ce drôle d’insecte a donc des façons de faire pas très catholiques : armée de piques et de crochets, la mante religieuse est la terreur du microcosme !

L’’instinct d’’une mangeuse… de mâles !

Biosphoto-M.Poinsignon-mante
© M. Poinsignon / Biosphoto

Pourquoi s’intéresser aux mantes religieuses ?

La mante religieuse est uninsecte prédateur très vorace. Les jeunes mantes ainsi que les adultes se nourrissent exclusivement d’insectes ou autres petits organismes vivants : papillons, criquets, sauterelles, abeilles, etc. Mais malgré son comportement de prédateur, la mante religieuse peut être l’amie du jardinier car parmi la variété de ses proies figurent certains insectes nuisibles au jardin, qui causent de nombreux dégâts sur les plantes. Pas si méchante que ça donc !

Astuce !

La mante religieuse est la reine du camouflage : c’est une experte dans l’art de « l’homochromie », cette technique qui consiste à prendre la couleur de son environnement pour ne pas être vue !

Qui sont-elles ?

De la famille des « mantidae », la mante religieuse se caractérise par son corps long(6 à 8 cm), sa tête triangulaire,et ses pattes « ravisseuses », c’est-à-dire qui se replient autour de la proie à la manière d’un couteau suisse ! Eh oui, c’est une prédatrice hors pair. Elle ne chasse d’ailleurs pas par faim mais par réflexe !

Ses yeux exorbités et écartés lui confèrent une excellente vue : elle distingue particulièrement les reliefs et calcule les distances très précisément. D’une patience inouïe, elle peut rester à l’affût plusieurs heures ! La prédation fait tellement partie de son mode de vie que même l’accouplement s’apparente à une chasse : la mante religieuse profite alors de la copulation pour neutraliser et dévorer… son partenaire ! Si certains la qualifient de cannibale, il ne s’agit en fait que d’une préoccupation purement « maternelle » : ce casse-croûte lui apporte toutes les protéines que nécessite la ponte !
Malheureusement la femelle ne dépassera pas la saison estivale, ne vivant que pour se reproduire et pondre jusqu’à 400 œufs sur une surface rugueuse (tronc d’arbres, rochers,…). Elle prendra soin de confiner ses œufs dans un « écrin » en mousse blanche (l’oothèque), sorte de substance visqueuse qu’elle fabrique et qui durcit pour protéger les œufs pendant l’hiver. Après avoir pondu sa future progéniture, elle mourra et ne dépassera donc pas la saison estivale. Au printemps, une centaine de larves verront le jour et donneront à leur tour d’innombrables prédateurs…

151

Les pattes avant de la mante religieuse frappent sa proie à 42 mètres par seconde en moyenne, soit à la vitesse relative de 151 kilomètres par heure !

Comment cohabiter avec la mante religieuse dans votre jardin ?

* Le premier geste à suivre pour accueillir la mante religieuse est bien sûr de proscrire les pesticides de votre jardin, grand ennemi de tous les insectes. Découvrez alors d’autres manières de lutter contre les nuisibles !
* La mante religieuse affectionne particulièrement les arbustes où elle trouve un grand nombre d’insectes pour satisfaire son appétit de carnivore, camouflée dans les branches. Alors installez des buissons qui feront le bonheur de toutes ces petites dévoreuses, en veillant à utiliser des essences locales qui nourriront les autres animaux du jardin.
* Avec un peu de chance vous pourrez même trouver dans un coin de votre jardin une oothèque, sorte de résine protectrice qui emballe la ponte. Alors surtout ne la détruisez pas, car elle donnera naissance à pleins de petites mantes !
* La mante religieuse étant une grande amatrice d’insectes, il est important d’offrir à cette drôle de bête un garde mangé en établissant un équilibre au jardin. Plantez alors des plantes sauvages en laissant un coin en friche ou une prairie fleurie dans votre jardin.

Notes et références

Bibliographie

Petit atlas des insectes, F. Lasserre et G. Hodebert, Delachaux et Niestlé, 2007 – La mante religieuse, princesse cruelle, P. Starosta, Mini Patte, 2006

Partagez sur les réseaux sociaux :

Donnez votre avis