S'informer : Les bonnes pratiques de jardinage

Explorez les pratiques de jardinage liées à la Charte des Jardins de Noé. Vous y trouverez tous les conseils nécessaires et adaptés à votre niveau et au temps que vous accordez à votre jardin.

Les vergers de plein vent

Prés-verger de cerisiers au printemps en Alsace. © Eric Ferry / Biosphoto

Les vergers de plein vent, aussi appelés pré-vergers ou éco-vergers, font partie des pratiques agricoles traditionnelles et sont un vrai patrimoine paysager ! 

Proches de l’agroforesterie, ces vergers sont organisés en alignements assez réguliers de faible densité (100 arbres/ha) au regard des vergers modernes. Les fruitiers de haute tige y sont associés à de la prairie. Sont ainsi produits fruits, produits laitiers et bois. 

Une réserve pour la biodiversité 

Ces vergers constituent donc de riches écosystèmes favorables à la faune et à la flore. La mi-ombre procurée par les arbres adultes permet le développement des rosiers des champs, de l’aubépine ou de l’arum qui cohabitent avec champignons et mousses. 

Les vergers de plein vent attirent aussi bien les insectes vivant au sol que ceux trouvant un abris dans l’écorce ou les feuilles des fruitiers. Ils offrent une nourriture importante aux oiseaux et petits animaux qui profitent aussi des résidus de récoltes. Les renards sont particulièrement friands des petits fruits tombés au sol. 

L’alliance des milieux arboré et prairial attirent aussi jusqu’à 40 espèces d’oiseaux, en particulier les espèces cavernicoles qui trouvent des abris dans les cavités des vieux arbres.  

Cerisiers en fleurs à Venasque. © David Tatin / Biosphoto

Un abris pour les insectes auxiliaires 

Parmi tout cet aréopage abrité par les vergers de plein vent se trouvent de très nombreux insectes auxiliaires pollinisateurs comme les abeilles, les bourdons, les andrènes, ou les osmies.

Par ailleurs, l’absence de traitements chimiques nécessaires pour entretenir ces espaces favorise la venue d’auxiliaires prédateurs comme les acariens prédateurs de syrphes et de larves de pucerons. 

Les oiseaux nichant dans les prés-vergers, associés aux chauve-souris, contribuent aussi à maintenir éloignée la menace des ravageurs et ainsi des produits phytosanitaires ! 

Quelques recommandations techniques  

Cerisiers en fleur et troupeau de moutons, Alsace. © Bruno Mathieu / Biosphoto

Pour aménager un verger de plein vent propice à la biodiversité, il vous faudra planter au minimum 50 arbres par hectares ou l’associer à d’autres milieux riches comme une mare ou une haie champêtre. Une large palette d’arbres d’âges différents assurera un équilibre et une production fruitière à moyen et long terme. Profitez-en pour réaménager un verger en perte de vitesse en replantant des nouveaux arbres et en laissant se former une prairie à leurs pieds. 

En terme d’essences, privilégiez bien sur les essences locales et rustiques qui seront bien adaptées au sous-sol et aux conditions micro-climatiques locales. 

Des tailles douces seront nécessaires pour assurer la production du verger mais devront être adaptées en fonction de l’âge des sujets. Si vous vous lancez dans l’éco-pâturage sur votre verger, veillez à conserver une bande de fauche non pâturée à l’automne en bordure du verger pour maintenir l’équilibre des insectes présents dans le milieu. 

Pour aller plus loin : 

A lire : https://hautsdefrance.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Hauts-de-France/presvergers.pdf

A visiter : L’arboretum de Neuvic d’Usuel où l’ancien verger de plein vent est en train d’être reconstitué.

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