L’amarante, plante des Incas

Avec ou sans « h », l’amarante désigne une plante finalement encore trop peu connue, à tort ! Qu’on se l’accorde, par amaranthe, on s’intéresse à la plante et non pas au groupe suédois de power metal… Avis aux curieux ou amateurs du genre !

(Source : Alain Kubacsi / Biosphoto)

Cette plante, de la famille des amarantacées et originaire d’Amérique Centrale, est une habituée des climats chauds et tropicaux où elle fait d’ailleurs figure d’« indésirable » tant elle s’étale et prolifère. Aux Etats-Unis et depuis 2004, elle résiste même au célèbre herbicide de Monsanto. Au point de vue étymologique, elle dérive du grec ancien ἀμάραντος (amarantos) qui signifie immarcescible ou plus communément immortelle. Aujourd’hui, on l’associe à la fleur de la fidélité. C’est dire sa résistance.

Mais sa capacité régénérative ne constitue pas son seul avantage – car oui, c’est une qualité. Imposante, elle peut atteindre deux mètres et son inflorescence de toute beauté se compose de panicules tombantes d’un pourpre flamboyant, de juillet à septembre. Ses feuilles sont larges et persistantes, vertes ou rouges selon l’espèce. Elle recherche avant tout les climats chauds et riches mais, comble du bonheur, il est possible de la faire pousser en métropole. Dans son habitat naturel, on la retrouve parmi les plantes annuelles des larges friches.

Bon pour le corps, bon pour l’esprit

Trois espèces d’amarantes (Amaranthus caudatus, A. cruentus et A. hypochondriacus) étaient très utilisées par les incas, qui en faisaient la culture dans le but d’en consommer les feuilles et les graines. Ses très grandes capacités nutritives l’ont menée à être associée aux rituels religieux de cette civilisation, puis interdite par les colons espagnols.

En effet, l’amarante possède de fantastiques vertus bien trop méconnues du grand public. Idéale à la consommation pour les végétariens ou les végétaliens, elle constitue une ressource complète en protéines végétales (lysine, tryptophane…), est riche en fer – très riche en fer, phosphore, cuivre, magnésium…

Par-dessus tout, les intolérants au gluten pourront la consommer sans risque et les plus ingénieux la transformer en popcorn. Les utilisations et recettes sont aussi variées que votre imagination vous le permet (gratins, farines, soupes, salades, confiseries…).

(Source : Frédérique Bidault / Biosphoto)

Un faible coût pour la biodiversité

Si l’amarante est aussi résistante, c’est en partie grâce à son système racinaire. En effet, sa racine pivotante lui permet d’une part d’aller chercher les nutriments profonds dans le sol – la rendant difficile à arracher – mais elle agit également comme un outil indispensable au travail du sol, à son aération et au développement des micro-organismes en découlant. La taille ne lui est pas du tout défavorable, s’il venait à être nécessaire de la maitriser.

Si vous souhaitez tenter l’expérience, l’état de votre sol sera donc à privilégier afin de permettre à l’amarante de retrouver les conditions nécessaires à son développement. Chaleur et sol riche devront être au rendez-vous, tout en prenant garde à sa prolifération.

En échange, les oiseaux ne tarderont pas à venir picorer les graines.

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