S'informer : Les bonnes pratiques de jardinage

Explorez les pratiques de jardinage liées à la Charte des Jardins de Noé. Vous y trouverez tous les conseils nécessaires et adaptés à votre niveau et au temps que vous accordez à votre jardin.

Comment accueillir les insectes chez soi ?

Les insectes ont un rôle essentiel dans le monde vivant et leur conservation en est d’autant plus primordiale. Faisant partie de diverses chaînes alimentaires, les insectes ont aussi de nombreux rôles dans les écosystèmes. Grands acteurs de la pollinisation, les insectes nectarivores (bourdons, papillons, abeilles, mouches, syrphes, etc.) s’occupent de polliniser les plantes et sans eux, on estime que près de 85 % des plantes disparaîtraient. Certains insectes participent également à la décomposition et d’autres sont très utiles aux humains, car ils régulent certains organismes considérés comme nuisibles.

Accueillir les insectes chez soi, c’est donc préserver des organismes essentiels aux fonctionnements de nos écosystèmes, mais aussi favoriser les insectes nous rendant service ( pollinisateurs et auxiliaires).

© Yann Avril / Biosphoto – Installation d’un « hôtel à insecte » au jardin

Mais comment accueillir les insectes ?

De plus en plus populaires, les hôtels et abris à insectes se multiplient dans les jardins et sur les balcons dans le but d’attirer les insectes auxiliaires. Ce sont des structures permettant aux insectes de se reposer, se reproduire, d’y déposer leurs cocons (ou leurs larves) ou encore d’hiberner à l’abri des intempéries. Les hôtels à insectes ont pour objectif d’accueillir sur une même structure différents insectes, alors que les abris sont spécifiques à un type d’insectes.

Quels abris pour quelles espèces ?

Il existe un grand nombre d’abris spécifique à différents types d’insectes pouvant être installés seuls ou regroupé en hôtels à insectes.

  1. Botte de tige creuse (bambou, carotte sauvage, fenouil, céleri vivace, forsythia… ) de 15 à 20 cm de long bouchés à une extrémité avec de l’argile ou de la boue. Cela permet d’accueillir des abeilles et guêpes solitaires (Osmies, Heriades, etc.). `
  2. Botte de tiges à moelle (ronce, rosier, sureau, framboisier, hortensia…) de 15 à 20 cm de longueur. Ces structures sont utilisées par les syrphes et autres Hyménoptères.
  3. Buches percées de trous de 3 à 15 mm de diamètre et de 5 à 10 cm de profondeur. Les Osmies et les Heriades fréquentent bien ces cavités. Il convient de varier la taille des trous (de 2 à 7 mm) pour favoriser la diversité des espèces.
  4. Pot de fleurs retourné et rempli de paille : cette installation permet d’attirer les perce-oreilles très friands des pucerons.
  5. Briques : elles sont appréciées des Osmies.
  6. Planchettes bien rapprochées et abritées : elles attirent les coccinelles qui viennent y passer l’hiver. Leurs larves consomment énormément de pucerons.
  7. Paille ou bois : bien abrité, ce matériau pourra accueillir les jolies chrysopes, dont les larves se nourrissent de bien des parasites : pucerons, cochenilles farineuses, aleurodes (ou mouches blanches), thrips ou œufs d’acariens.

© Hervé Lenain / Biosphoto – Abri à insectes à l’Arboretum des Barres

Efficacité de ses dispositifs ?

Les hôtels à insectes comme les abris sont d’excellents supports pédagogiques permettant aux enfants comme aux adultes de s’intéresser aux insectes.

Toutefois, tous ces abris n’ont pas toujours les résultats escomptés. Dans le cas des hôtels insectes, environ 75 % de l’installation n’est pas ou peu utilisés, et cela, pour diverses raisons. Chaque espèce ayant ses spécificités, la cohabitation entre elles peut ne pas être bénéfique et engendrer de la prédation ou de la compétion notamment pour les espèces ayant des besoins similaires. Agencer un hôtel à insectes afin que chacun y trouve son compte est très difficile.

© Philippe Giraud / Biosphoto – Buche percée

Il est plus judicieux d’aménager des abris spécifiques à différents endroits pour permettre d’accueillir chaque type d’espèce de la meilleure manière. De plus, l’aménagement d’abris individuels est plus simple et peut même être plus naturellement s’intégrer dans votre jardin ou balcon.

Néanmoins, les abris n’auront pas les mêmes résultats. Par exemple, les tiges creuses affichent souvent un bon taux d’occupation, mais les résultats pour les fagots et les bûches percées sont inégaux.

© Michel Rauch / Biosphoto – Osmies cornues (Osmia cornuta) mâles attendant les femelles, abeilles solitaires, Parc naturel régional des Vosges du Nord, France

Enfin, si votre jardin regorge déjà d’une végétation diversifiée offrant de nombreux refuges naturels, l’installation d’abris artificiels peut être superflue. Ce sont néanmoins de bons compléments dans un petit jardin ou dans un environnement urbain.

Sources :
https://www.gammvert.fr/conseils/conseils-de-jardinage/installer-un-hotel-a-insectes
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